|
| Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. | |
|
+2Louve Elina Virtuosa dAuber 6 participants | Auteur | Message |
---|
Elina Virtuosa dAuber Amante séparée quoiqu'inséparable
Messages : 1157 Date d'inscription : 27/06/2010 Age : 271 Localisation : Là où je peux vivre.
| Sujet: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Dim 27 Juin - 22:38 | |
| Bonjour. Ici vous pourrez poster les noms de vos auteurs favoris, accompagnés d'un poème. Les votres ne seront pas acceptés (sur ce topic du moins ) J'ouvre la danse : Voyelles A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes ; U, cycles, vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ; O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges ; - O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! Arthur Rimbaud | |
| | | Louve Reveuse de lointains
Messages : 1049 Date d'inscription : 28/06/2010 Age : 28 Localisation : Dans le vent...
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Mar 29 Juin - 7:41 | |
| Premier jour Les draps blancs dans l'armoire, Les draps rouge dans le lit, Un enfant dans sa mère, Sa mère dans les douleurs, Le père dans le couloir, Le couloir dans la maison, La maison dans la ville, La ville dans la nuit, La mort dans un cri, Et l'enfant dans la vie... Jacques PREVERT | |
| | | Elina Virtuosa dAuber Amante séparée quoiqu'inséparable
Messages : 1157 Date d'inscription : 27/06/2010 Age : 271 Localisation : Là où je peux vivre.
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Jeu 1 Juil - 3:41 | |
| Pas de titre :
S'lil embri chal vari. S'lil géomsili mel chalandri. S'al s'li ss éov'ul loc echal t'eom, ehcal maril. S'lil vom em t'éoul éril channi, solu echal vilaoul, S'lil chuu em trek ul sulvil. Gree ul vrri em vulr mru s'lol hrrmm echul iirvi ul voulul.
D'un compositeur elfique (Ou plutot de Sophie Audouin-Mamikonian, pour le livre "Tara Duncan, le Continent Interdit" )
traduction :
Ta beauté est de velours liquide qui engloutit mon âme. Ton esprit est la plume qui trempe dans l'encre de mon sang. Sans toi je suis ombre et l'eau de tes larmes est le puits où je me noie. Ta voix est le chant d'un oiseau, qui emprisonne mon coeur, Ta force est chaleur qui embrase et purifie. Froid, stérile est le monde sans toi, les cendres me recouvrent et je disparais.
| |
| | | Satinka Z'yeuteuse officielle
Messages : 426 Date d'inscription : 24/08/2010 Age : 224 Localisation : Dans une bulle de savon aux reflets diaprés.
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Jeu 26 Aoû - 3:04 | |
| L'espionne
Pale espionne de l'Amour Ma mémoire à peine fidèle N'eut pour observer cette belle Forteresse qu'une heure un jour
Tu te déguises À ta guise Mémoire espionne du cœur Tu ne retrouves plus l'exquise Ruse et le cœur seul est vainqueur
Mais la vois-tu cette mémoire Les yeux bandés prête à mourir Elle affirme qu'on peut l'en croire Mon cœur vaincra sans coup férir
Guillaume Appollinaire | |
| | | Elina Virtuosa dAuber Amante séparée quoiqu'inséparable
Messages : 1157 Date d'inscription : 27/06/2010 Age : 271 Localisation : Là où je peux vivre.
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Sam 28 Aoû - 23:15 | |
| Où est donc le bonheur ?
"Où donc est le bonheur ?", disais-je. - Infortuné ! Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné.
Naître, et ne pas savoir que l'enfance éphémère, Ruisseau de lait qui fuit sans une goutte amère, Est l'âge du bonheur, et le plus beau moment Que l'homme, ombre qui passe, ait sous le firmament !
Plus tard, aimer, garder dans son coeur de jeune homme Un nom mystérieux que jamais on ne nomme, Glisser un mot furtif dans une tendre main, Aspirer aux douceurs d'un ineffable hymen, Envier l'eau qui fuit, le nuage qui vole, Sentir son coeur se fondre au son d'une parole, Connaître un pas qu'on aime et que jaloux on suit, Rêver le jour, brûler et se tordre la nuit, Pleurer surtout cet âge où sommeillent les âmes, Toujours souffrir ; parmi tous les regards de femmes, Tous les buissons d'avril, les feux du ciel vermeil, Ne chercher qu'un regard, qu'une fleur, qu'un soleil !
Puis effeuiller en hâte et d'une main jalouse Les boutons d'orangers sur le front de l'épouse ; Tout sentir, être heureux, et pourtant, insensé ! Se tourner presque en pleurs vers le malheur passé ; Voir aux feux de midi, sans espoir qu'il renaisse, Se faner son printemps, son matin, sa jeunesse, Perdre l'illusion, l'espérance, et sentir Qu'on vieillit au fardeau croissant du repentir ; Effacer de son front des taches et des rides ; S'éprendre d'art, de vers, de voyages arides, De cieux lointains, de mers où s'égarent nos pas ; Redemander cet âge où l'on ne dormait pas ; Se dire qu'on était bien malheureux, bien triste, Bien fou, que maintenant on respire, on existe, Et, plus vieux de dix ans, s'enfermer tout un jour Pour relire avec pleurs quelques lettres d'amour !
Vieillir enfin, vieillir ! comme des fleurs fanées Voir blanchir nos cheveux et tomber nos années, Rappeler notre enfance et nos beaux jours flétris, Boire le reste amer de ces parfums aigris, Être sage, et railler l'amant et le poète, Et, lorsque nous touchons à la tombe muette, Suivre en les rappelant d'un oeil mouillé de pleurs Nos enfants qui déjà sont tournés vers les leurs !
Ainsi l'homme, ô mon Dieu ! marche toujours plus sombre Du berceau qui rayonne au sépulcre plein d'ombre.
C'est donc avoir vécu ! c'est donc avoir été ! Dans la joie et l'amour et la félicité C'est avoir eu sa part ! et se plaindre est folie. Voilà de quel nectar la coupe était remplie !
Hélas ! naître pour vivre en désirant la mort ! Grandir en regrettant l'enfance où le coeur dort, Vieillir en regrettant la jeunesse ravie, Mourir en regrettant la vieillesse et la vie !
"Où donc est le bonheur ?", disais-je. - Infortuné ! Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné !
Victor Hugo | |
| | | Ombrose Soupir de brume
Messages : 70 Date d'inscription : 03/07/2010 Age : 27 Localisation : City of Delusion
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Dim 12 Sep - 7:07 | |
| Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo
Personnellement, le poète que je vénère c'est Apollinaire. Les poésies que je cite sont tirée du recueil, Alcool :
Nuit Rhénane
Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme Ecoutez la chanson lente d’un batelier Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde Que je n’entende plus le chant du batelier Et mettez près de moi toutes les filles blondes Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter La voix chante toujours à en râle-mourir Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été
Mon verre c'est brisé comme un éclat de rire
Loreley
À Bacharach il y avait une sorcière blonde Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde
Devant son tribunal l'évêque la fit citer D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries De quel magicien tiens-tu ta sorcelerie
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé
Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
Mon amant est parti pour un pays lointain Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien
Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure Si je me regardais il faudrait que j'en meure
Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla
L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances Menez jusqu'au couvent cette femme en démence
Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant Tu seras une nonne vétue de noir et blanc
Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre la Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres
Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut Pour voir une fois encore mon beau château
Pour me mirer une fois encore dans le feuve Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves
Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés Les chevaliers criaient Loreley Loreley
Tout là bas sur le Rhin s'en vient une nacelle Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle
Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil | |
| | | Elina Virtuosa dAuber Amante séparée quoiqu'inséparable
Messages : 1157 Date d'inscription : 27/06/2010 Age : 271 Localisation : Là où je peux vivre.
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Ven 17 Sep - 6:55 | |
| A Monseigneur le Dauphin
Je chante les héros dont Ésope est le Père ; Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère Contient des vérités qui servent de leçons. Tout parle en mon Ouvrage, et même les Poissons : Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes Je me sers d'Animaux pour instruire les Hommes Illustre rejeton d'un prince aimé des Cieux, Sur qui le Monde entier a maintenant les yeux, Et qui, faisant fléchir les plus superbes têtes, Comptera désormais ses jours par ses conquêtes, Quelque autre te dira d'une plus forte voix Les faits de tes Aïeux et les vertus des Rois. Je vais t'entretenir de moindres Aventures, Te tracer en ces vers de légères peintures : Et si de t'agréer je n'emporte le prix J'aurais du moins l'honneur de l'avoir entrepris.
Jean de la Fontaine | |
| | | Lilas De La Rosa Ange et Démon
Messages : 343 Date d'inscription : 01/09/2010 Age : 26 Localisation : Nantes
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Mer 24 Nov - 8:05 | |
| ce n'est pas vraiment un poème mais c'est un texte qui m'as beaucoup plus et qui me paraît poétique alors dites moi si vous l'aimez:
Roma Manouche
Roma Manouche n'est pas une princesse comme les autres. Son palais est une roulotte tirée par un vieux cheval, Son royaume n'a pas de limite Et elle a déjà fait plusieurs fois le tour de la Terre. Son père n'a pas de couronne.Toutes ses dents sont en or Et c'est là son seul trésor.Elle va de ville en ville,accompagnée De toute sa cour pour présenter ses numéros.
Roma est une artiste de cirque; Sa prouesse préférée:s'attacher à une corde Et se laisser tourner,tourner,tourner... Jusqu'à toucher les étoiles.
(Princesses oubliées ou inconnues ...De Philippe Lechermeier et Rébecca Dautremer) | |
| | | Satinka Z'yeuteuse officielle
Messages : 426 Date d'inscription : 24/08/2010 Age : 224 Localisation : Dans une bulle de savon aux reflets diaprés.
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Mer 24 Nov - 9:37 | |
| Et mettez-y le ton ! ^^
Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire! Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu! Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante. En elle le noir abonde: et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l'éclair: c'est une explosion dans les ténèbres. Je la comparerais à un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l'a marquée de sa redoutable influence; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d'une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l'herbe terrifiée! Dans son petit front habitent la volonté tenace et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d'une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique. Il y a des femmes qui inspirent l'envie de les vaincre et de jouir d'elles; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard.
Charles Baudelaire.
C'est la réécriture d'un poème : A une passante. | |
| | | Kandjar
Messages : 105 Date d'inscription : 15/06/2011 Age : 27 Localisation : Dans le flot sanguinaire d'une terre perdu de sentiments, cruel à son prochain et noir de sang chaud...
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Lun 27 Juin - 2:29 | |
| Voici mes trois préférer poèmes des "Fleurs du mal" de Baudelaire
La fontaine de sang
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
A travers la cité, comme dans un champ clos, Il s'en va, transformant les pavés en îlots, Désaltérant la soif de chaque créature, Et partout colorant en rouge la nature.
J'ai demandé souvent à des vins captieux D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ; Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine !
J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux ; Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !
Le poison
Le vin sait revêtir le plus sordide bouge D'un luxe miraculeux, Et fait surgir plus d'un portique fabuleux Dans l'or de sa vapeur rouge, Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.
L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes, Allonge l'illimité, Approfondit le temps, creuse la volupté, Et de plaisirs noirs et mornes Remplit l'âme au delà de sa capacité.
Tout cela ne vaut pas le poison qui découle De tes yeux, de tes yeux verts, Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers... Mes songes viennent en foule Pour se désaltérer à ces gouffres amers.
Tout cela ne vaut pas le terrible prodige De ta salive qui mord, Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord, Et, charriant le vertige, La roule défaillante aux rives de la mort !
Le vampire
Toi qui, comme un coup de couteau, Dans mon coeur plaintif es entrée ; Toi qui, forte comme un troupeau De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié Faire ton lit et ton domaine ; - Infâme à qui je suis lié Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu, Comme à la bouteille l'ivrogne, Comme aux vermines la charogne, - Maudite, maudite sois-tu !
J'ai prié le glaive rapide De conquérir ma liberté, Et j'ai dit au poison perfide De secourir ma lâcheté.
Hélas ! le poison et le glaive M'ont pris en dédain et m'ont dit : " Tu n'es pas digne qu'on t'enlève A ton esclavage maudit,
Imbécile ! - de son empire Si nos efforts te délivraient, Tes baisers ressusciteraient Le cadavre de ton vampire ! "
Charles BAUDELAIRE | |
| | | Lilas De La Rosa Ange et Démon
Messages : 343 Date d'inscription : 01/09/2010 Age : 26 Localisation : Nantes
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Jeu 30 Juin - 9:54 | |
| Ils sont comment dire .... Gais! Tes poèmes ! | |
| | | Elina Virtuosa dAuber Amante séparée quoiqu'inséparable
Messages : 1157 Date d'inscription : 27/06/2010 Age : 271 Localisation : Là où je peux vivre.
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. Ven 1 Juil - 0:40 | |
| C'est beau **
Pour plaire à une certaine personne qui comprendra la fine et subtile allusion à une autruche qui joue du cor de chasse ...
"Amour me tue, et si je ne veux dire Le plaisant mal que ce m'est de mourir : Tant j'ai grand peur, qu'on veuille secourir Le mal, par qui doucement je soupire.
Il est bien vrai, que ma langueur désire Qu'avec le temps je me puisse guérir : Mais je ne veux ma dame requérir Pour ma santé : tant me plaît mon martyre.
Tais-toi langueur je sens venir le jour, Que ma maîtresse, après si long séjour, Voyant le soin qui ronge ma pensée,
Toute une nuit, folâtrement m'ayant Entre ses bras, prodigue, ira payant Les intérêts de ma peine avancée." RONSARD ...
- Bal des Pendus:
Au gibet noir, manchot aimable, Dansent, dansent les paladins, Les maigres paladins du diable, Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel, Et, leur claquant au front un revers de savate, Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles Comme des orgues noirs, les poitrines à jour Que serraient autrefois les gentes damoiselles Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah ! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse ! On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs ! Hop ! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse ! Belzébuth enragé racle ses violons !
Ô durs talons, jamais on n'use sa sandale ! Presque tous ont quitté la chemise de peau ; Le reste est peu gênant et se voit sans scandale. Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau :
Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées, Un morceau de chair tremble à leur maigre menton : On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées, Des preux, raides, heurtant armures de carton.
Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes ! Le gibet noir mugit comme un orgue de fer ! Les loups vont répondant des forêts violettes : A l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...
Holà, secouez-moi ces capitans funèbres Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres : Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés !
Oh ! voilà qu'au milieu de la danse macabre Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre : Et, se sentant encor la corde raide au cou,
Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque Avec des cris pareils à des ricanements, Et, comme un baladin rentre dans la baraque, Rebondit dans le bal au chant des ossements.
Au gibet noir, manchot aimable, Dansent, dansent les paladins, Les maigres paladins du diable, Les squelettes de Saladins. RIMBAUD
'tention, celui ci est ... Spécial - Vénus Anadyomène.:
Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête De femme à cheveux bruns fortement pommadés D'une vieille baignoire émerge, lente et bête, Avec des déficits assez mal ravaudés ;
Puis le col gras et gris, les larges omoplates Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ; Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor ; La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;
L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût Horrible étrangement ; on remarque surtout Des singularités qu'il faut voir à la loupe...
Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ; - Et tout ce corps remue et tend sa large croupe Belle hideusement d'un ulcère à l'anus. Rimbaud
- Les Corbeaux (encore Rimbaud) :
Seigneur, quand froide est la prairie, Quand dans les hameaux abattus, Les longs angelus se sont tus... Sur la nature défleurie Faites s'abattre des grands cieux Les chers corbeaux délicieux.
Armée étrange aux cris sévères, Les vents froids attaquent vos nids ! Vous, le long des fleuves jaunis, Sur les routes aux vieux calvaires, Sur les fossés et sur les trous Dispersez-vous, ralliez-vous !
Par milliers, sur les champs de France, Où dorment des morts d'avant-hier, Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver, Pour que chaque passant repense ! Sois donc le crieur du devoir, Ô notre funèbre oiseau noir !
Mais, saints du ciel, en haut du chêne, Mât perdu dans le soir charmé, Laissez les fauvettes de mai Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne, Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir, La défaite sans avenir.
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. | |
| |
| | | | Vous aimez un poète ? Faites le nous connaitre ICI. | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |